Logiciel Créée notamment par des sociétés nantaises, Efel Power milite pour que les éditeurs français puissent avoir accès aux marchés publics et aux grands comptes.
Les décideurs politiques le répètent à l'envi : « Achetez français, voire local, pour favoriser le développement des entreprises françaises et l'emploi local ». Ce discours autour du "made in France" est bien rodé, sauf que dans les faits l'État, les collectivités locales et les entreprises publiques ne sont pas toujours enclins à étudier les dossiers déposés par des entreprises locales lors de leur appel d'offres, pour le plus grand bonheur de grands groupes internationaux.
« On veut au moins être benchmarker »
C'est face à ce constat, notamment vrai dans le secteur du logiciel, que vient de se créer Efel Power. À l'origine de cette association qui fédère déjà une trentaine d'éditeurs français de logiciel, on trouve plusieurs sociétés nantaises parmi lesquelles Human Connect, Bringr, iAdvize, Transway et Lengow. « L'objectif d'Efel Power et de valoriser les offres des éditeurs français auprès des directeurs de système d'information et des acheteurs au sein des collectivités et des grands comptes. Le constat, c'est qu'aujourd'hui, par méconnaissance de nos offres ou par conservatisme, ces acheteurs optent trop souvent pour des solutions étrangères. Si effectivement, on ne sait pas faire en France, pourquoi pas. Mais, en règle générale, ce n'est pas le cas. Et c'est vraiment dommageable parce que si on avait réellement accès à ces marchés publics, on estime que les éditeurs français pourraient créer plusieurs milliers d'emplois », déplore François Badénès, dirigeant de la société Human Connect et vice-président d'Efel Power.
Déjà appliquée dans d'autres secteurs d'activité, l'idée de « chasser en meute » est reprise à son compte par Efel Power. L'association va ainsi organiser des workshops pour présenter ses éditeurs et leur proposer de participer à des salons internationaux sous une bannière commune, celle de la "french touch" du logiciel. L'association met également en avant une dimension cluster qui pourrait amener certains de ses adhérents à travailler de concert sur certains projets. « Les entreprises publiques, les collectivités et les grosses boîtes du CAC 40 doivent au moins benchmarker nos offres plutôt que de céder aux sirènes des gros éditeurs, notamment américains. On nous dit que nous n'avons pas la taille critique. Mais on ne l'aura jamais avec ce type de raisonnement. D'un point de vue technique et de l'ergonomie, on n'a franchement rien à envier aux solutions des géants du marché. Et puis, nous, nous payons nos impôts et charge en France », ajoute François Badénès. L'association met également en avant la dimension sécuritaire des offres françaises en matière de données, après l'affaire Prism qui a mis en lumière la vulnérabilité de certaines données numériques en France.
Source : Le journal des entreprises